Il y a plusieurs mois, Thierry Louge m’a contactée via ce blog pour me proposer la lecture de son recueil de poésies.
Thierry Louge est l’auteur de plusieurs ouvrages dont « Seattle Kid » et « Reflets ». Vous pouvez, d’ailleurs, consulter leurs extraits gratuitement sur des plates-formes de lecture en ligne.
Dans cet article, je vous présenterai Dieu, la terre, un café et l’addition de Thierry Louge.
Dieu, la terre, un café et l’addition de Thierry Louge : résumé et avis
« Une nuit, dans cette forêt
Fantôme d’un Dieu qui passait
Saluant la lune de son aile
S’envolait une chouette.
Revint sur le disque en beauté
Se découper presque éternel
Comme une prière secrète à
Le toit aigu du vieux clocher. »
Légende d’un instant – Thierry Louge
J’ai passé un très bon moment avec ce recueil de poésies.
Son auteur, Thierry Louge, présente son ouvrage comme un livre de poèmes de chansons silencieuses. J’ai trouvé cet intitulé et ce concept originaux et uniques.
Le livre est divisé en trois parties : 1) Dieu – 2) La terre – 3) Un café et l’addition. Lors de la lecture du recueil, j’ai mieux compris pourquoi Thierry Louge avait choisi ce titre. 🙂
Ces poèmes de chansons silencieuses m’ont ressourcée et apaisée. Le temps de ma lecture, j’arrivais à me mettre dans ma bulle et à oublier les transports en communs bruyants et bondés.
Mon poème préféré est « Le maquisard ». J’ai beaucoup aimé découvrir la vie de cet homme en quelques lignes. Cet écrit m’a énormément touchée et m’a fait penser à un poème que j’apprécie beaucoup : Le dormeur du Val d’Arthur Rimbaud.
Je suis certaine que cet ouvrage rencontrera un grand succès.
Bravo à Thierry Louge pour ses textes poignants.
A très bientôt sur Cannibalecteur,
Céline
Merci pour cet avis, Céline!
Pour vos lecteurs, voilà le texte dont vous parlez, le maquisard:
Le maquisard.
Quand il ouvrait son vieux cahier
On sentait le vin, la fumée
Et puis des ombres s’échappaient
Au rythme où ses gros doigts traînaient
sur les lignes
Et dans sa voix profonde et digne
Des vieilles douleurs réveillées
Surgies d’un temps dépoussiéré
D’un temps tragique, Hitler, Lénine
Revenaient
C’était un vieux bonhomme gris
Qui marchait en souriant, ravi
Du bon air
C’était un vieux bonhomme gris
Le bon Dieu l’a mené, j’espère
Au Paradis
Et quand il s’arrêtait de lire
Assis devant ses petit-fils
Il leur suffisait de sourire
Pour que soudain son vieux martyre
S’évanouisse
Il en aurait presque oublié
Les miradors, les barbelés
Les cicatrices sur ses mains
Les lignes de son vieux cahier
Mais enfin…
C’était un vieux maquisard qui
Marchait tout en songeant à l’air
De sa vie
C’était un vieux bonhomme gris
Le bon Dieu l’a mené, j’espère
Au Paradis
Il avait vu au tableau noir
De l’école en passant, un soir
Les restes des leçons d’algèbre
Trois additions et quelques verbes
Ecorchés
Et sur un banc, sous les platanes
Assis en tripotant sa canne
Il s’était dit « on a bien fait
Voyez les potes, on a gagné »
J’l’entendais…
C’était un vieux maquisard qui
Avait marché sur une terre
En furie
C’était un vieux bonhomme gris
Le bon Dieu l’a mené, j’espère
Au Paradis.
Je l’ai écrit en fredonnant dans ma tête l’air de « les dimanche à la con » de Renaud, et en repensant à un vieil homme que j’avais vu assis près d’une église ainsi qu’à mon propre grand-père.
A plus tard!
Thierry.
Merci pour votre commentaire Thierry et pour ce partage du « Maquisard ».
A très bientôt. 😉
Très beau texte …….. qui, inévitablement, me fait penser à lui. Il a laissé son empreinte sur terre …………
Félicitations Thierry.
Gisèle.
Quel plaisir de te lire, Thierry !
Merci! 😉